C’est le moment de partager quelques réflexions sur le récent projet de loi français visant à réglementer les influenceurs et les créateurs de contenu dans le domaine de la télé-réalité.
Le débat soulève une question plus large sur le rôle des influenceurs de la télé-réalité et des créateurs de contenu dans le paysage médiatique actuel. Bien qu’ils soient souvent regroupés, ces deux types de créateurs ont des approches très différentes de la création de contenu et notamment des pratiques différentes concernant les placements de produits.
Les influenceurs de la téléréalité acquièrent généralement leur popularité grâce à leurs apparitions dans des émissions télévisées, où ils jouent souvent la carte du drama et de la controverse pour susciter l’intérêt des téléspectateurs. On a souvent pu voir des dérives de la part de ce type d’influenceurs avec notamment, la promotion de chirurgiens esthétiques, des pilules visant à réduire la taille du vagin etc. Et plus récemment la mise en avant du « copy trading » qui consiste à investir de l’argent puis reproduire les positions financières prises par des traders afin de le faire fructifier, bien souvent, sur des marchés spéculatifs. Une arnaque présumée conséquente qui a permis notamment, à 2 influenceurs issus de la télé-réalité de gagner des milliers d’euros.
Par ailleurs, une autre affaire promue par ce type d’influenceurs a fait parlé d’elle, celle d’NFT Animoon, une plateforme vendant des NFT. Une fois la vente des NFT terminée, la plateforme n’a rien délivré de ce qui était promis, à savoir, des vêtements de luxe, des voyages au Japon, des cartes Pokémon et 2500 dollars mensuels à vie. Cette arnaque a rassemblé 5000 personnes et a collecté 6,3 millions de dollars. Suite à ces deux affaires, le collectif AVI a été créé (Aide aux Victimes d’Influenceurs), et deux plaintes pour « escroquerie » et « abus de confiance » ont été adressées au parquet de Paris, au nom d’une centaine de personnes.
Les créateurs de contenu, quant à eux, se concentrent sur la création d’un contenu original qui trouve un écho auprès de leur public. Ils peuvent se spécialiser dans des niches spécifiques, telles que la beauté ou les jeux vidéos par exemple, et ont souvent un public plus fidèle. Aucune arnaque, ou placement de produits douteux n’a été relevé chez les créateurs de contenus. Le seul reproche ayant été fait, est que parfois certains placements de produits n’ont pas été mentionnés dans leurs vidéos. Mais n’est-ce pas similaire au cinéma ? Quoi qu’il en soit, les créateurs de contenu se révèlent être davantage dignes de confiance que les influenceurs issus de la tv réalité.
En fin de compte, le débat sur le projet de loi met en lumière le besoin de transparence et de responsabilité dans le marketing d’influence. Bien que certains puissent affirmer qu’il cible injustement un groupe spécifique de créateurs, il est important de se rappeler que l’objectif est de protéger les consommateurs et de s’assurer qu’ils ont accès à des informations honnêtes et dignes de confiance.
Qu’en pensez vous ?