Le terme “ours” en journalisme et en relations presse est un élément souvent méconnu du grand public, mais il joue un rôle clé dans l’organisation et la transparence des publications. D’où vient cette expression ? À quoi sert un ours pour les journalistes et les professionnels des relations publiques ? Est-il encore pertinent aujourd’hui ? Décryptage.
Qu’est ce que l’ours dans la presse ?
Dans la presse française, l’ours désigne une rubrique discrète, généralement située en bas de page ou en fin de publication, qui contient des informations essentielles sur la production du média. Son usage remonte au XIXe siècle, lorsque la presse écrite se professionnalise et que les rédactions commencent à formaliser leur fonctionnement.
Quelle est l’origine du terme « ours » ?
La manière dont le mot « ours » est arrivé dans l’univers de la presse est mal connue mais voici les deux principales hypothèses.
L’ours désignait au XIXe siècle un des métiers de l’imprimerie, plus exactement celui qui consistait à encrer les formes. L’imprimeur était tenu pour responsable de ce qu’il imprimait, il devait donc mentionner son nom, le nom et l’adresse de son entreprise dans tous les ouvrages qui passaient sous ses presses. Ce petit encadré présent partout prit progressivement le nom d’ours.
La seconde hypothèse plonge ses racines dans l’anglais “ours”, “les nôtres”. Cet anglicisme aurait été utilisé pour désigner la rubrique qui décrivait les gens participant au journal ainsi que les informations légales le concernant.
Comme vous voyez, cette origine floue ajoute au mystère entourant cette rubrique présente dans tous les journaux mais que personne ne lit réellement. A quelques exceptions près. Car l’ours a son utilité !
À quoi sert un ours en journalisme ?
L’ours est avant tout un gage de transparence. Il recense des informations clés sur la publication, telles que :
- Les noms des journalistes et des rédacteurs qui ont contribué au numéro.
- L’identité du directeur de la publication et du rédacteur en chef.
- Les coordonnées du journal ou du magazine (adresse, téléphone, email).
- Les mentions légales, incluant l’éditeur, l’imprimeur et parfois le dépôt légal.
En indiquant ces informations, l’ours permet d’identifier les responsables d’un journal et de garantir une certaine accountability en cas de contestation d’un contenu. Pour les journalistes eux-mêmes, c’est aussi un moyen de valoriser leur travail et leur contribution à un média.
À quoi sert un ours pour les agences de relations presse et relations publiques ?
Dans le domaine des relations presse (RP) et des relations publiques (RP), l’ours est un outil stratégique. Il permet aux attachés de presse et aux communicants de :
- Identifier les bons interlocuteurs : savoir qui rédige, qui décide et qui dirige un média est essentiel pour cibler les bonnes personnes lors d’une campagne RP.
- Entrer en contact avec les rédactions : l’ours fournit des coordonnées utiles pour envoyer des communiqués de presse, proposer des interviews ou organiser des événements médiatiques.
- Comprendre la ligne éditoriale d’un journal en analysant les profils des journalistes et leurs spécialisations.
Pour une agence de communication, l’ours est donc un véritable outil d’intelligence médiatique qui facilite la mise en relation et optimise les stratégies de diffusion de l’information.
L’ours est-il encore un outil utile aujourd’hui ?
Avec la numérisation croissante de la presse et la transformation des médias, on pourrait se demander si l’ours a toujours sa place. Pourtant, malgré les mutations du secteur, il reste un repère important.
- Dans la presse écrite, il demeure incontournable, car les obligations légales imposent encore d’indiquer ces informations.
- Dans les médias en ligne, il se transforme : certains sites conservent une page « mentions légales » qui joue un rôle similaire, bien que les informations fournies soient parfois plus succinctes.
- Pour les professionnels des RP, il reste un outil précieux pour établir des contacts directs, à une époque où les rédactions sont de plus en plus difficiles à joindre via les canaux numériques.
Ainsi, même si son format évolue, l’ours demeure un élément fondamental du paysage journalistique et de la communication. Pour les professionnels des médias et de la communication, savoir l’exploiter efficacement reste un atout stratégique.
