Dans le monde du journalisme, tout le monde ne travaille pas à plein temps au sein d’une rédaction. Le pigiste fait partie de ces figures essentielles mais parfois mal comprises. Présent dans tous les types de médias – de la presse nationale aux radios locales, en passant par la PQR (presse quotidienne régionale) – il contribue chaque jour à la richesse de l’information diffusée. Alors, qu’est-ce qu’un pigiste exactement ? Quelle est sa place dans les relations presse ? Décryptage.
Une définition claire et simple
Un pigiste est un journaliste rémunéré à l’article, et non en tant que salarié permanent de la rédaction. Il peut proposer ses sujets ou répondre à des commandes d’un rédacteur en chef. La rémunération se fait à la “pige”, c’est-à-dire à la contribution effective publiée : article écrit, reportage, chronique, etc.
Contrairement aux idées reçues, le statut de pigiste n’est pas synonyme de précarité ou d’amateurisme. Nombre de journalistes chevronnés choisissent la pige pour sa flexibilité, son autonomie et la diversité des publications auxquelles ils peuvent collaborer.
En résumé, pour répondre à la question souvent posée : “Qu’est-ce qu’un pigiste ?”, on peut dire qu’il s’agit d’un journaliste professionnel indépendant, qui vend ses articles à différents médias.
Les origines du mot “pigiste”
Le terme “pige” vient du vieux français pijer, qui signifiait “mesurer”. Au XIXe siècle, les rédactions rémunéraient les journalistes à la longueur de leur article, mesurée en centimètres ou en lignes : on “mesurait” la production, d’où la naissance du mot pigiste.
Aujourd’hui, la pratique s’est largement professionnalisée. La pige n’est plus uniquement liée à la longueur, mais plutôt à la nature du sujet, au média concerné et à l’importance du traitement. Un article de 300 mots dans un hebdomadaire spécialisé peut valoir bien plus qu’une brève en PQR.
La place du pigiste dans une rédaction
Le pigiste n’est pas un “journaliste de second rang”. Il joue souvent un rôle central dans la couverture de sujets spécifiques, dans la rédaction de contenus spécialisés ou dans l’alimentation des rubriques locales.
Dans la presse quotidienne régionale (PQR), par exemple, ils sont les yeux et les oreilles du journal sur le terrain. Ils couvrent l’actualité locale, assistent aux conseils municipaux, interviewent les acteurs du territoire… Sans eux, de nombreuses colonnes resteraient vides.
Cependant, leur statut hybride peut entraîner certaines zones grises : ils ne participent pas toujours aux conférences de rédaction, peuvent être moins intégrés dans la stratégie éditoriale globale, et ne bénéficient pas des mêmes avantages sociaux que les salariés permanents.
Pigiste et relations presse : un lien à ne pas négliger
Pour les communicants, comprendre le rôle du pigiste est important. Trop souvent, les campagnes RP ciblent “la rédaction” sans tenir compte de qui écrit réellement les articles. Or, un pigiste bien identifié, qui couvre régulièrement un secteur (santé, tech, culture…), peut devenir un allié précieux dans votre stratégie de relations presse.
Voici quelques bonnes pratiques :
- Constituez une base de contacts incluant les pigistes récurrents de vos médias cibles.
- Personnalisez vos envois : un pigiste est souvent un peu négligé. Vous démarquer peut créer une vraie relation.
- Respectez son travail : le pigiste n’est pas un relai publicitaire. Il sélectionnera vos infos si elles ont une vraie valeur éditoriale.
Dans certains cas, c’est même lui qui propose un sujet à la rédaction en s’appuyant sur votre communiqué de presse bien ficelé. Le lien direct avec lui peut donc faire toute la différence.
Ce qu’il faut retenir
Le pigiste, c’est ce journaliste indépendant qui enrichit nos médias d’une multitude de sujets, souvent traités avec expertise et proximité. Mieux le connaître, c’est améliorer à la fois sa stratégie média et la qualité de ses relations presse. Que vous soyez en agence ou en entreprise, intégrer les pigistes dans vos fichiers presse et vos réflexions stratégiques, c’est faire un pas vers une communication plus fine, plus humaine… et plus efficace.